Albert Schweitzer nait le 14 janvier 1875 à Kaysersberg (Haut-Rhin). Peu après la famille s’installe à Gunsbach, où son père Louis Schweitzer est pasteur. Albert connait une enfance heureuse mais pas insouciante : ce bonheur dont il fait l’expérience n’est pas partagé entre tous les êtres vivants. L’enfant sensible souffre déjà de la misère qu’il voit autour de lui. Il s’efforce de ressembler aux petits garçons du village, plus pauvres. Le soir, il s’étonne que la prière n’intercède que pour les humains, en secret il rajoute une prière « pour tout ce qui respire ».
A 21 ans, il prend un engagement définitif : il se consacrera à l’art et à la science jusqu’à ses 30 ans, ensuite, il donnera sa vie aux autres. Comment ? Il ne le savait pas encore. Il comptait sur les « circonstances pour le lui indiquer ». Déjà docteur en philosophie et en théologie, il décide à 30 ans de recommencer des études de médecine pour soigner en Afrique. Sa thèse à peine soutenue, en 1913, il quitte Gunsbach et une carrière académique prometteuse pour Lambaréné, au Gabon, avec son épouse Hélène Bresslau.
Albert Schweitzer est aussi un grand organiste, et c’est en partie grâce aux 475 concerts donnés à travers le monde qu’il peut financer son hôpital, ou plutôt « le village où l’on soigne », car celui-ci est conçu comme un village africain, afin de perturber le moins possible les coutumes de la population. En effet le malade peut venir avec sa famille, et tout le monde contribue à la vie du village selon ses moyens. Les différentes ethnies peuvent s’organiser librement, cuisiner leur propre nourriture, vivre selon leurs croyances…
C’est en 1915 qu’Albert Schweitzer trouve l’éthique qu’il cherchait: « le Respect de la Vie », c’est-à-dire de toutes les formes de vie, humaines, animales, végétales. Cette véritable philosophie veut montrer que toutes les vies sont égales. Même si l’on est souvent obligé de détruire une vie pour sauver une autre vie, il est toujours mal de détruire la vie, bien de la favoriser. Celui qui détruit ou laisse détruire une vie sans y être contraint par la nécessité, n’est pas véritablement éthique. Son hôpital est donc plus qu’une œuvre médicale, il est la concrétisation de cette éthique. Il soigne et nourrit aussi des milliers d’animaux. Comme Schweitzer le dit lui-même, nous n’avons pas encore (en 1915) mesuré l’importance et la nécessité d’une telle éthique qui seule peut régénérer la civilisation de façon durable après la catastrophe du nationalisme et de la Première Guerre mondiale.
Dans la revue américaine Life en 1947, il est « le plus grand Homme du monde ». Pour son œuvre humanitaire et son éthique du respect de la vie, Albert Schweitzer reçoit le prix Nobel de la paix en 1952.
A partir de 1957, il s’engage dans le combat contre la bombe atomique et les armes nucléaires. Retentissement mondial, mais aussi représailles de certains politiques et critiques infondées dans les médias, qui tenteront de ternir son image.
–A l’orée de la forêt vierge (1921, traduction française 1923) : se procurer cet ouvrage
–Souvenirs de mon enfance (1924, traduction française 1926) : se procurer cet ouvrage
-Ma vie et ma pensée (1931, traduction française 1960)
–Histoires de la forêt vierge (1938, traduction française 1941) : se procurer cet ouvrage / consulter des extraits en ligne sur Gallica
–Paix ou guerre atomique (1958)
–La civilisation et l’éthique (1976)
–La paix par le respect de la vie (1979)
La maison qu’Albert Schweitzer a fait construire en 1928 servait de point d’ancrage à son œuvre en Europe. Tous ses effets personnels et son matériel intellectuel sont restés dans sa maison après sa mort en 1965. Sa collaboratrice et secrétaire Emmy Martin, succédée d’Ali Silver et Tony van Leer ont organisé la somme de documents produits par Schweitzer ainsi que les innombrables lettres de sa correspondance.
Aux lettres et manuscrits viennent s’ajouter toute la littérature de et sur Albert Schweitzer. Ce fonds est aujourd’hui le plus important qui soit consacré à Albert Schweitzer. Les photos, articles de journaux, partitions, médailles, diplômes ainsi que les films et disques qui ont fixé ses discours et ses concerts d’orgue, donnent un aperçu de sa vie, de ses activités et de sa pensée.
Les Archives Albert Schweitzer de Gunsbach accueillent chaque année des dizaines de demandes de recherches. Etudiants, journalistes, chercheurs, particuliers souhaitent découvrir davantage les multiples facettes du Docteur.
Régulièrement les archives reçoivent sous forme de dons des documents venus du monde entier… une preuve de plus du rayonnement international de sa pensée.
Les visiteurs pourront découvrir dans le musée attenant, de nombreux objets et documents exceptionnels comme son « piano tropical », une lettre manuscrite de son petit cousin Jean-Paul Sartre, son prix Nobel de la paix, son premier sermon daté de 1898 ou encore son bulletin de notes lorsqu’il avait 6 ans.
Il existe de nombreux autres lieux d’archives. Vous les trouverez sur le site : https://www.schweitzer.org/approfondir/archives/
https://de.archiv.global/kataloge/medizin-und-pharmaziegeschichte/albert-schweitzer-archiv/
-Maison Albert Schweitzer (68140 Gunsbach)
-Centre Schweitzer /maison natale (68240 Kaysersberg)
-Statue Albert Schweitzer (67000 Strasbourg)