• Marie-Alcide-Marot (1862-1927) :
Marie-Alcide-Marot est né à Sauville (Vosges), le 11 mars 1862, au domicile de ses grands-parents maternels. Il passe son enfance à Nijon (Haute-Marne) dans une famille aimante, pieuse, distinguée et cultivée. Il étudie auprès du curé du village, puis au Petit séminaire à Langres (Haute-Marne). Après son service militaire à Belfort (Territoire de Belfort), il revient vivre en Haute-Marne. Il aime la littérature, le dessin et la musique. Son goût pour la lecture lui confère une solide culture. Il apprécie autant le travail de l’esprit que celui du corps. Le curé et ses parents encouragent son talent pour les poèmes. Il noircit de nombreux cahiers de lignes qui évoquent le passé de la Lorraine et la nature. En 1892, il publie Le Chasseur de la Mothe, ouvrage dont le texte oscille entre faits historiques et imaginaires, relatant le dernier siège de la Mothe (Haute-Marne) au 17e siècle, qui le fascine tant. En 1895, il épouse à Nijon Julia Elvire Renaut qui le soutiendra tout au long de sa vie dans son travail d’écriture et de publication. Il succède à son père au conseil municipal et occupe la place de Maire pendant une quinzaine d’années. Depuis 1906, il confie à la revue Le Pays lorrain nombre de ses contes, textes de poésie ou d’histoire locale. Très attaché à son territoire, il fait revivre le patois lorrain dans de magnifiques poèmes que son épouse fera publier à titre posthume. Au décès de l’écrivain Maurice Barrès et sur demande de son ami Charles Sadoul (rédacteur en chef du Pays lorrain), il lui écrit un magnifique hommage en patois. Héritier de l’historien du Bassigny Jules Marchal, il utilise les notes de ce dernier pour rédiger son Essai d’histoire des villages du canton de Bourmont, publié en 1925, ainsi qu’une Histoire de la Mothe, restée manuscrite. Il est membre de plusieurs sociétés savantes et littéraires comme la Société d’archéologie lorraine, la Société des poètes français, la Société des écrivains lorrains et a reçu plusieurs prix de poésie. Il décède dans son village familial, le 20 novembre 1927, après une vie simple, mais bien remplie. Il laisse derrière lui de magnifiques et délicats écrits qui montrent sa maîtrise de la langue française et son goût pour le « pays » auquel il a consacré sa vie.
• Jules-Eugène Marchal (1829-1895) :
Jules-Eugène Marchal est né le 11 juillet 1829 à Chaumont (Haute-Marne). Il fait ses études dans cette ville et à Langres (Haute-Marne), puis est licencié en droit, en 1851. Il débute sa carrière professionnelle comme attaché au cabinet de M. Migneret, préfet de Haute-Vienne et de Haute-Garonne, avant d’être chef de cabinet de M. de Villesaison, préfet de la Haute-Marne, de 1857 à 1860. Cette dernière année, il épouse Erneste-Jeanne-Marie Bernard, à Nijon (Haute-Marne). Il est ensuite nommé juge de paix du canton de Montier-en-Der (Haute-Marne). En 1867, sur sa demande, il obtient le même poste sur le canton de Bourmont (Haute-Marne). Quand sa retraite arrive, il la consacre à peaufiner ses recherches sur le Bassigny qu’il affectionne et sur lequel il collecte, dans les archives, un nombre impressionnant de notes, de son écriture serrée, dans des carnets. Il publie quelques-unes de ses découvertes dans des revues, comme Le Journal de la société d’archéologie et du comité du musée lorrain ou Le bulletin de la Société historique et archéologique de Langres. Mais le plus souvent, en toute modestie, il fait profiter ses confrères chercheurs des renseignements qu’il a compilés. A sa mort, ses précieuses notes reviennent à Jules Marot qui, comme lui, est passionné par l’histoire tragique de La Mothe (Haute-Marne) et le pays lorrain. Il décède le 15 octobre 1895 à Bourmont.
• Marie-Alcide-Marot :
–Le Chasseur de La Mothe (roman historique, 1892)
–Le Chêne des partisans (1894)
-Les serfs du comte Thiébaut, dans La lecture au foyer (15e année : du 15 octobre 1894 au 14 octobre 1895)
–Alouettes et Alérions, préf. de Maurice Barrès (poèmes, 1909)
–Le Pâtre de Morimond (sans date)
–Essai d’histoire des villages du canton de Bourmont (1925)
–Victor Hugo, poème…(1926)
-La jeunesse de Louise Michel, dans le Mercure de France (1er janvier 1929), p. 27-67
–Dix poésies en patois du Bassigny lorrain, avec traduction en français (1933)
-Nombreux articles et poèmes, parus dans Le Pays lorrain et le pays messin ou Le Pays lorrain, de 1906 à 1932 (en ligne sur Gallica.bnf.fr)
• Jules-Eugène Marchal
Nombreux articles (en ligne sur Gallica.bnf.fr), parus dans :
–Annales de la Société d’émulation des Vosges
–Mémoires de la société d’archéologie lorraine
–Journal de la Société d’archéologie et du Comité du Musée lorrain
–Bulletin mensuel de la Société d’archéologie lorraine et du musée lorrain
–Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres
–Annales de la Société d’histoire, d’archéologie et des beaux-arts de Chaumont
–Revue de Champagne et de Brie : histoire, biographie, archéologie, documents inédits, bibliographie, beaux-arts
–Bulletin de la Société haut-marnaise des études locales dans l’enseignement public
Ouvrages :
–Souvenirs du Bassigny. Fragments détachés de l’histoire de La Mothe (1889)
Le fonds concernant Alcide Marot a été constitué en plusieurs fois. Mme veuve Alcide Marot a fait un premier don d’archives concernant le Bassigny, le 5 octobre 1929, puis d’un feuillet issu des archives de La Mothe, le 30 novembre 1930. Un autre don a eu lieu le 30 novembre 1942, concernant le volume manuscrit Histoire de Nijon, écrit par son époux en 1922. Le dernier don, effectué en juillet 1948 comporte les notes, manuscrits aquarellés, poèmes en français et en patois de la production littéraire d’Alcide Marot. Les documents provenant de la succession de Jules Marchal sont entrés aux archives par don de M. Marot en 1921, mais ne sont notés sur le registre des entrées qu’en janvier 1963. Ce double fonds est conservé sous la cote 69_J_1-44 et représente 1,8 mètres linéaires. Le fonds est classé en deux grandes parties : les archives d’Alcide Marot et celles de Jules Marchal.
Les archives de la famille Marot concernent la période de 1882 à 1934 et sont classées selon trois grandes thématiques : les papiers personnels (correspondance, coupures de presse, photographies), les œuvres littéraires et les œuvres historiques. Pour ce qui touche à la production écrite d’Alcide Marot, une particularité ressort avec ses poèmes en patois. On y trouve les épreuves avant tirage consignées dans des cahiers par Mme Marot (1933), ils montrent les étapes préparatoires de la publication posthume. Le fonds comporte surtout de nombreux feuillets manuscrits volants ou reliés, dont certains sont rehaussés d’aquarelles et de dessins à l’encre, sur lesquels sont consignés les poèmes de l’auteur. Un vrai régal pour les yeux ! On retrouve aussi les chroniques d’Alcide Marot, publiées dans Le Pays lorrain et les épreuves des préfaces de ses ouvrages. Le manuscrit Histoire de Nijon (1922), impeccablement rédigé et illustré de cartes postales de l’époque, les innombrables notes historiques sur le Bassigny, ainsi que les feuillets manuscrits du début de son ouvrage sur le canton de Bourmont, sont autant de témoins du travail acharné et minutieux de leur auteur.
Quant aux archives de Jules Marchal, elles couvrent la période de 1203 à 1894 et ce sont principalement des recueils de notes manuscrites sur le Bassigny. Mais on y trouve aussi de la correspondance, des cartes et plans, des dessins, de l’héraldique, des recherches généalogiques, des documents originaux, transcrits ou copiés, etc. sur le même sujet.
Sources complémentaires aux Archives départementales de la Haute-Marne :
– 3_J_21. Archives de la Société d’histoire, d’archéologie et des beaux-arts de Chaumont : notes préparatoires et manuscrit d’un article publié par Jules Marchal dans les Annales de cette société (t. I, fascicule 10, janvier 1896, pp. 164-172), Les voies romaines dans le canton de Bourmont.
– 7_J_35. Fonds de l’érudit nogentais Arthur Daguin : deux lettres de Jules Marchal à Daguin des 12 juin et 20 juillet 1884, à propos de son article Description de la ville et forteresse de La Mothe, Revue de Champagne et de Brie, 1885-1886.
– 2_Fi_1584. Photographie de la façade de la maison d’Alcide Marot à Nijon.
– 3_T_SUP_20. Petits fonds d’archives privées (1920-1934) dont correspondance concernant les archives de Jules Marchal, après le décès de son épouse (1921).
– Archives départementales de Meurthe-et-Moselle (provenant de la Société d’archéologie lorraine) :
a) Papiers Jules Marchal : – Ms 426, Ms 442, Ms 444, Ms 459, Ms 466
b) Papiers Alcide Marot : – Ms 407, Ms 424, Ms 427, Ms 447, Ms 463, Ms 476, Ms 405, Ms 412, Ms 425, Ms 443, Ms 481, Ms 521, Ms 403, Ms 472, Ms 482, Ms 471, Ms 479
-Archives départementales des Vosges (don d’Elvire Marot) : – Ms 108, Histoire et description de la ville de La Mothe, vers 1914.
– Photographie de la façade de la maison d’Alcide Marot à Nijon : https://archives.haute-marne.fr/viewer/series/Fi/02FI/1584/
-Maison d’Alcide Marot à Nijon (vue de la rue)