Né à Marseille en 1813 et mort le 11 janvier 1902 à Servigny-lès-Raville (Moselle), Frédéric Estre a été médecin cantonal et du chemin de fer, et chef interne de l’Asile des aliénés de Marseille. Il s’est également beaucoup intéressé à la question de l’alcool.
Il est aussi un amoureux des mots et de leur saveur, propre à chaque région. Ses écrits sont à la fois rédigés en patois provençal et en patois messin et il utilise le pseudonyme « Lou felibre de la mousèlo » lorsqu’il écrit en provençal et « Chan Heurlin » quand il emploie le dialecte lorrain. Il a rendu hommage, par les mots, autant à sa Provence natale qu’à sa terre d’adoption, la Lorraine. Il a laissé des traductions et des contes, ainsi que des études philologiques.
En 1846, il s’installe à Remilly (Moselle), après des études de médecine à Paris.
En 1866, une épidémie de choléra se propage dans le village de Servigny-lès-Raville, causant la mort de plusieurs dizaines de personnes. Le docteur Frédéric Estre rayonne dans la région, soignant avec dévouement les malades. En pleine épidémie, et à l’appel du maire de Servigny, il assume d’abord seul le choc de la maladie, faisant preuve d’abnégation, se contentant des remerciements. Pour cette raison, il est décoré de la médaille d’or du dévouement à l’humanité. En son honneur, une plaque a été érigée au Cimetière du choléra de Servigny-lès-Raville.
– « Lo pia ermonèk loûrain »
Plusieurs almanachs en patois mosellan et français, éditions de 1876,1877, 1879, 1883.
– « Lou curat de Cucugnan en prouvençau (le français en regard) pèr lou felibre de la Mousello » (1878). Il s’agit de la version provençale de la nouvelle d’Alphonse Daudet, Le Curé de Cucugnan.
– De l’Alcoolisme ou de l’empoisonnement par l’alcool (1884)
Le fonds se compose de six manuscrits autographes complets et vingt-neuf cahiers, contenant principalement des contes, des études philologiques et des glossaires, regroupés dans quatre unités matérielles.
Le Cercle folklorique de Metz a fait don de ces archives à la Bibliothèque de Metz.
Signalons notamment parmi ses œuvres :
– des écrits sur l’alcoolisme, un thème cher au médecin qu’était Frédéric Estre ;
– des témoignages de cet amoureux des langues :
– des fables provençales dont les « dous grenouilles, le corbel et le reinard » ;
– un glossaire patois lorrain- français,
– enfin, la relève est assurée avec un manuscrit de sa fille, Léontine Estre : ce sont des contes en patois messin, traduits en français, tels que « Naoué (Noël), le « diâle dans l’âtrèye » (le diable au cimetière).
-Béziers (CIRDOC) : http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=Calames-201322012238951
-Bibliothèque Thiers (Paris) : http://www.calames.abes.fr/pub/#details?id=IF3A50880
-Plaque commémorative dans le cimetière de Servigny-lès-Raville.