« Artiste de la plume », ou « gentilhomme de lettres », ce sont là deux expressions qui peuvent caractériser Charles Oulmont. Cet écrivain est né à Mulhouse en 1883 et mort centenaire à Paris, en 1984. Issu d’un milieu mulhousien où se côtoyaient artistes et industriels, il se consacre aux muses, à la musique en tant qu’interprète, à l’écriture et à l’histoire des lettres et de la pensée. Il écrit une douzaine de romans, beaucoup de théâtre, et d’autres œuvres qui appartiennent à l’histoire de l’art et à la poésie.
Il était sensible à la pureté de la langue française et défendait celle-ci en pratiquant l’activité du conférencier : discourir urbi et orbi, montrer à l’étranger toute la puissance et tout le charme de l’éloquence française, y compris par des émissions radiophoniques consacrées à la langue. Très social, mêlé au beau monde des arts et des lettres, il reçut les honneurs de maintes sociétés et put fréquenter les personnalités de la vie politique et culturelle de nombreux pays européens. Amoureux de l’artisanat d’art français de la fin de l’Ancien régime, il fut aussi collectionneur d’objets, de meubles, de bibelots, et écrivit d’importants essais sur ces styles et sur cet art de vivre.
–Adam et Eve (1919)
–Le Livre des amants (1922) : accéder à des extraits dans Gallica
–La Femme a ses raisons (1924)
–Les femmes peintres au 18e siècle (1928)
–Voltaire en robe de chambre (1936)
–Noces d’or avec mon passé (1964)
–Rencontre avec les dieux, voyage en Grèce (1970)
Dix ans avant sa mort, Charles Oulmont a donné à la Bnu ses archives littéraires. Un versement complémentaire intervint en 1985. Une publication détaillée en rend compte de manière détaillée dès 1974, sous la forme d’un dactylogramme ronéoté. Le fonds est structuré ainsi : les œuvres de l’auteur d’abord. Dans l’ordre suivant : romans, essais, théâtre. Chaque dossier comprend les manuscrits, des épreuves et les éditions, souvent personnalisées par Charles Oulmont et parfois reliés ou décorés de curieuses façons, la correspondance à lui adressée et des documents collectionnés ou copiés par l’auteur. D’autres sections comprennent les notes relatives aux nombreuses conférences puis aux émissions radiophoniques, à sa critique d’art ainsi que des documents biographiques et iconographiques concernant l’auteur.
La une riche correspondance (reçue) avec des auteurs, artistes et penseurs en constitue également un des points forts. Citons rapidement Max Jacob, Yvette Guilbert, Montherlant, d’Indy, Georges Duhamel, Giraudoux, Carco, Cendrars, Dorgelès. Enfin, il fut aussi collectionneur de traces écrites sur l’artisanat d’art datant du 18e siècle. Le fonds compte 559 notices d’œuvres ou de dossiers. Les nombreuses médailles honorifiques qu’il a reçues tout au long de sa vie sont conservées au Cabinet numismatique de la Bnu.
Les œuvres éditées sont toutes intégrées aux fonds documentaires de la Bnu et sont empruntables. Le catalogue ronéoté de la donation donne les regestes de la correspondance reçue et informe amplement sur le contenu de la plupart des pièces qui constituent le fonds. Charles Oulmont légua les œuvres d’art ou d’artisanat qu’il possédait à différents musées dont celui des Beaux-arts de Strasbourg.
-Collection Oulmont au musée des Avelines : https://www.musee-saintcloud.fr/charles-oulmont
-Fonds Oulmont à la Médiathèque municipale de Saint-Cloud : https://ccfr.bnf.fr/portailccfr/ark:/16871/006FRFONDS-920646201-5939