Jean-Paul de Dadelsen est né à Strasbourg, alors dans l’Empire allemand, en 1913, dans une famille d’origine suisse, allemande et alsacienne. Son enfance est itinérante entre plusieurs endroits de la région mais avant même son baccalauréat il a fait la connaissance de plusieurs poètes et littérateurs du terroir comme Nathan Katz et Guillevic.
Agrégé d’allemand il exerce à Marseille et traduit de l’allemand au français plusieurs auteurs. La Seconde Guerre mondiale le voit employé comme soldat et comme traducteur, et il se retrouve à Oran où il côtoie Albert Camus. A Londres à partir de 1942 il s’engage dans les Forces Françaises Libres. Après 1945 il travaille au sein du Ministère de l’Information et collabore au journal Combat. De retour à Londres il travaille pour la BBC et pour le journal Franc-Tireur.
A partir de 1951 il travaille à Genève au Centre Européen de la Culture, dirigé par Denis de Rougemont. Après quelques mois passés à Londres comme correspondant du nouveau journal Le temps de Paris en 1956, il accepte en automne un poste à “International Press Institute” de Zurich. Juste avant d’y remplacer le directeur, Jim Rose, il meurt le 22 juin 1957. Il n’a que peu publié de son vivant, et seulement dans des revues diverses. La publication posthume de Jonas par Gallimard a été dirigée par Albert Camus. Après la disparition de Camus, c’est François Duchêne qui prit sa relève pour trier ses manuscrits. Les parutions sont donc l’œuvre de son épouse et de ses filles aidées par des personnalités littéraires qui en ont reconnu la qualité exceptionnelle. Il est actuellement considéré comme un des plus grands poètes alsaciens d’expression française.
–Jonas (1962) : se procurer cet ouvrage
–Bach en automne : et autres poèmes (1979)
–Goethe en Alsace (1982) : se procurer cet ouvrage
–La beauté de vivre. Poèmes et lettres à l’oncle Éric (2013) : se procurer cet ouvrage
Les œuvres de l’écrivain occupent la première place dans le plan de classement du fonds à la Bnu. Elles sont organisées de cette façon : l’œuvre poétique vient en première place et couvre toute la vie de l’auteur, de 1921 à 1957. C’est le plus souvent dans des classeurs que les manuscrits étaient conservés, classeurs dont l’organisation a été maintenue dans le nouveau dispositif de conservation. Certaines sections sont restées inédites.
En second lieu viennent les œuvres en prose, des premières esquisses écrites à partir de 1931 aux romans et aux nouvelles, pour passer enfin aux œuvres destinées à une diffusion radiophonique et aux essais. Souvent accompagnées de traductions en anglais, ce sont des manuscrits autographes, des dactylographies, originales, en photocopies ou en copies au carbone.
Viennent ensuite des traductions et des carnets de diverses natures, contenant toutes sortes d’écrits, de fragments ou de notes dans les trois langues qu’il maîtrisait et utilisait. Ces carnets vont de 1939 à sa mort en 1957.
La correspondance représente la quatrième partie du fonds, et va de 1928 à 1957, concerne autant des personnes célèbres comme Albert Camus ou Marguerite Yourcenar, que des amitiés moins connues mais non moins inspirantes parfois. Et le fonds se complète par une documentation sur la biographie de l’auteur, des pièces relatives à son action durant la Seconde Guerre mondiale, et surtout sur la réception de son œuvre, tant en critique littéraire qu’en mise en musique. Le fonds a suscité en 2021 le don d’une autre correspondance restée chez son destinataire en Alsace. Ce riche ensemble représente la totalité des archives de ce poète. Cependant le fonds Nathan Katz de la Bnu est complémentaire à ces archives étant donnés les liens qu’entretenaient les deux auteurs.
Ce fonds a été donné à la Bnu par Alice et Anne de Dadelsen, filles du poète, en 2015.
-Un autre fonds Dadelsen est conservé à la bibliothèque de Colmar
https://journals.openedition.org/rbnu/1218
-Stèle funéraire du poète dans le parc attenant à l’église protestante de Muttersholtz (Bas-Rhin)
-Plaque sur la maison natale de Jean-Paul de Dadelsen (6 rue de Hilsenheim à Muttersholtz)