On ne présente pas Goethe (1749-1832), le grand écrivain qui occupe une place telle que l’expression « la langue de Goethe » est parfois utilisée pour désigner l’allemand. Il joue dans l’histoire des lettres européennes un rôle majeur que nul ne peut ignorer. Ses Faust, son Werther, son Divan occidental-oriental et ses Affinités électives, ses romans d’apprentissage ont marqué leur époque et restent des points de repère essentiels. Goethe né à Francfort-sur-le-Main et mort à Weimar, a aussi marqué l’Alsace par son court séjour d’à peine plus d’un an à Strasbourg, en tant que jeune étudiant au début de sa vingtaine, en 1770-1771 (visite virtuelle de l’exposition « Goethe à Strasbourg, l’éveil d’un génie », Musées de la Ville de Strasbourg)
C’est en l’honneur de cette période de sa vie, courte mais profondément formatrice, qu’un fonds Goethe a été constitué à la Bnu. Réunir des pièces originales n’a pas été une mince affaire vue la renommée immense de l’auteur, et pourtant cela a pu se faire à l’occasion de certaines ventes, comme celle de la famille von Stein-Kochberg. Mais un autre volet peut sembler plus sombre : celui de l’instrumentalisation par l’Allemagne conquérante de la personne de l’écrivain dans le cadre de l’effort de germanisation de l’Alsace, au moment de l’annexion de 1940 à 1944. Le projet d’une Maison Goethe (Goethe-Haus) a permis d’autres entrées dans ce fonds. Celle-ci n’a jamais ouvert ses portes.
Aujourd’hui, ces souvenirs de Goethe font partie des trésors les plus insignes des collections de la Bnu, et sont proposés au complet sous la forme numérique dans la bibliothèque électronique Numistral. Chacun peut y exercer ses yeux au déchiffrage de l’écriture cursive de l’auteur, ou y voir de touchants souvenirs liés à sa vie intellectuelle et à ses voyages ou encore à ses jeunes amours.
Le souvenir de Goethe est entretenu en Alsace et dans le Grand Est par la Société Goethe de France et plusieurs lieux se souviennent de son passage.
–Götz von Berlichingen (1773) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Les souffrances du jeune Werther (1774) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Le Docteur Faust (1790) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Les années d’apprentissage de Wilhelm Meister (1796) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Hermann et Dorothée (1798) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Les affinités électives (1809) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Poésie et vérité (1811)
-Voyage en Italie (1816-1817) : se procurer cet ouvrage
–Le Divan occidental-oriental (1819) : se procurer cet ouvrage
–Les années de voyage de Wilhelm Meister (1826) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
Le fonds Goethe de la Bnu n’est pas d’un seul tenant et ses limites sont floues. D’innombrables éditions imprimées de ses œuvres et études remplissent les collections d’excellence germanistiques de la Bnu, et parmi elles de véritables trésors bibliophiliques. Mais il est question ici des manuscrits et archives. Ensemble de dix dossiers ou manuscrits d’œuvres, ce fonds couvre à peu près ce qui préoccupait Goethe à l’époque de son passage à Strasbourg. Trois œuvres en particulier, directement en lien avec cette ville et cette région : le journal de sa vie d’alors : les Ephemerides ; les « chansons populaires recueillies en Alsace » ; la tragédie esquissée dans ces années ’70 du 18e siècle : Prometheus. Sa passion juvénile pour Frédérique Brion, jeune fille de Sessenheim, trouve sa place également sous la forme d’un brouillon de lettre. D’autres éléments goethéens, comme des témoignages de sa relation avec Lili de Turckheim qui deviendra une Alsacienne plus tard par son mariage, se sont ajoutés à ce fonds. Mais d’autres éléments comme des correspondances diverses sans rapports avec la région sont également conservés à la Bnu et continuent à y attirer les érudits, comme celles écrites par sa légitime épouse, Christiane Vulpius. On y trouvera aussi ces souvenirs à charge de reliques : des mèches de cheveux, dûment expertisées et certifiées véritables, ou un dessin original d’un chemin de la belle Italie qui incite au voyage.
–https://www.klassik-stiftung.de/fr/musees-et-lieux/archives-goethe-et-schiller/ –https://www.weimar.de/fr/culture/curiosites/musees/archives-goethe-et-schiller/
–Numérisations sur Numistral, bibliothèque numérique de la Bnu
–Mémorial Goethe à Sessenheim : https://www.visit.alsace/277000439-memorial-goethe/
–https://museedupatrimoine.fr/maison-de-j.-w.-goethe-a-sessenheim-bas-rhin/5489.html
–https://www.visit.alsace/277001697-musee-goethe/
–https://www.routedegoethe.fr/francais/origine-du-projet/