Né à Phalsbourg (Moselle) en 1822, mort à Lunéville (Meurthe-et-Moselle) en 1899, Emile Erckmann réside essentiellement à Paris où, associé avec Alexandre Chatrian, il écrit entre 1849 et 1895, ou ils écrivent à quatre mains jusqu’en 1890, romans, pièces de théâtre et contes. Ils participent également à la vie politique mouvementée de la seconde moitié du 19e siècle et publient des feuilletons dans des journaux et des revues. La plupart de ces romans ont pour cadre les frontières de l’Est, les marches, du côté de l’Allemagne, les Vosges et l’Alsace. Après 1870, il incarne l’Alsacien-Lorrain de Paris, qui ressasse une vision idéalisée des populations en proie aux folies destructrices des puissants, quels qu’ils soient. Vers la fin de sa vie, la nostalgie ou le mal du pays le pousse à venir s’installer à Saint-Dié (Vosges), puis à Toul (Meurthe-et-Moselle), avant qu’il franchisse la frontière du Reichsland et vienne s’installer à Phalsbourg, en terre conquise. Il meurt cependant à Lunéville où il avait fini par se replier. Emile Erckmann, avec ou sans Chatrian, appartient à tout un imaginaire patriotique qui a réussi à intégrer le petit monde des frontières de l’Est dans la vaste histoire de France, tout en portant un regard sympathique sur les altérités voisines, sur les douces nuances et transitions, bien observables dans ces zones de contact.
–Histoires et contes fantastiques (1849) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Contes de la montagne (1860) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–L’invasion (1862) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Les Contes du bord du Rhin (1862) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–L’ami Fritz (1864) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Histoire d’un conscrit de 1813 (1864) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Waterloo (1865) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica –La Maison forestière (1866) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
-Histoire d’un sous-maître (1871) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Contes vosgiens (1877) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Les Vieux de la vieille (1880) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Alsaciens et Vosgiens d’autrefois (1895) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
C’est en 1947 que le Professeur Henri Weiss a fait don des papiers d’Emile Erckmann. Ce fonds couvre la vie entière du romancier, sa famille, ses œuvres et bien entendu ses relations avec Alexandre Chatrian (1826-1890). Ces 57 dossiers (cotes de MS.4.993 à MS.5.049) contiennent de nombreuses lettres d’Erckmann aux membres de sa famille, des pièces concernant ses affaires financières et foncières ou des objets familiers comme un portefeuille qui ne le quittait jamais. On y trouve aussi des manuscrits d’œuvres, écrits avant comme après sa rupture avec Chatrian et qui reflètent les diverses phases de son inspiration. Enfin, des documents qui illustrent leur désunion progressive jusqu’au procès qu’Erckmann intenta en 1890 contre Le Figaro, qui avait publié un article diffamatoire du secrétaire de Chatrian, donnent une idée de la richesse et de l’intérêt du fonds pour la connaissance intime de ce binôme d’auteurs. Ce fonds de papiers d’auteurs se double d’une collection très riche d’éditions des œuvres d’Erckmann-Chatrian, accessible à la Bnu dans sa totalité et dans des éditions rares et choisies. Le fonds des Alsatiques s’est approprié ce double auteur, même si ses origines étaient lorraines, car ils représentent pour bien des lecteurs ce qu’est l’Alsace, ce que sont en tout cas ces « marches de l’Est » par une grande partie de leur production.
–https://archivesetmanuscrits.bnf.fr/ark:/12148/cc6277p/cd0e74
–Musée historique, militaire et Erckmann-Chatrian de Phalsbourg : https://www.phalsbourg.fr/Culture-Sports-Loisirs/Musee.html
-Il existe un prix littéraire Erckmann-Chatrian