Charles-Gustave Stoskopf est un architecte, dramaturge et artiste peintre alsacien, né le 2 septembre 1907 à Strasbourg, et décédé à Paris, le 22 janvier 2004. Il est le fils de Gustave Stoskopf (1869-1944), artiste peintre et dramaturge, une des figures incontournables de la scène culturelle alsacienne du début du XXe siècle. Charles-Gustave Stoskopf a grandi dans un milieu très favorable à la création artistique quand il opte pour des études d’architecture à Strasbourg, puis à l’école des Beaux-Arts à Paris. Il remporte en 1933, le second Grand-Prix de Rome sur le thème « Une église de pèlerinage » et en 1935, le prix Guadet pour un projet qualifié « d’avant-garde » et intitulé « Une Folie ».
Sa carrière d’architecte démarra lors de la Reconstruction d’après-guerre lorsqu’il obtient la charge d’architecte en chef de la Reconstruction pour le secteur de Colmar, fortement endommagé lors des combats de 1944-1945. Nommé en 1949 architecte-conseil de l’Etat pour la région Alsace, il supervisa les projets d’urbanisme des deux départements pendant vingt-huit ans. Charles-Gustave Stoskopf exerçe également les fonctions de directeur de l’école d’architecture de Strasbourg, de 1949 à 1967. Il crée enfin trois agences d’architecture à Colmar, Strasbourg et Paris entre 1951 et 1956 et met fin à sa carrière d’architecte en 1982. Il réalise des projets sur tout le territoire français dont on retiendra de vastes ensembles d’habitation en région parisienne, comme à Créteil dans le Val-de-Marne ; il construit également des hôpitaux et des édifices religieux.
Tout au long de sa vie, Charles-Gustave Stoskopf a mené de front sa carrière d’architecte et ses activités de peintre, écrivain et auteur dramatique. Il travaille pour le cinéma pendant la guerre, puis est chargé dès la création du Centre dramatique de l’Est, à Colmar, où il conçoit et réalise les décors et costumes de diverses pièces. Comme peintre paysagiste, il monte plusieurs expositions à Strasbourg, de 1977 à 1991.
Il convient de souligner l’importance de son œuvre littéraire. En 1951, le Théâtre alsacien, à Strasbourg, joue une de ses premières pièces « Harmonie un Concordia », mise en scène par Germain Muller et considérée comme un nouveau départ de la littérature dialectale alsacienne. La troupe du Barabli à Strasbourg monte également « Der Fodell Voltaire » en 1972, et Tony Troxler, « Im Hektor sinner Dod », à Mulhouse en 1986. Charles-Gustave Stoskopf est aussi l’auteur de récits et contes, essentiellement des satires à l’humour grinçant, pour la plupart publiés dans la Revue alsacienne de littérature.
Charles-Gustave Stoskopf est officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’Ordre national du Mérite et des Arts et Lettres. Il est aussi le fondateur de l’Institut des arts et traditions populaires d’Alsace.
-Pièce « D’Lesson d’Calcul ou D’Mathematikstund » (1921)
-Pièce « Harmonie un Concordia » (1951)
-Pièce « D’r Fodell Voltaire ou Si un fauteuil m’était conté » (1954)
-Pièce « Im Hektor sinner Dood » (1973)
-Monsieur de Castelmandailles en mission spéciale en Alsace (1998)
Le fonds Charles-Gustave Stoskopf résulte de plusieurs dons par l’architecte d’abord puis par son fils Nicolas Stoskopf : les archives administratives et techniques de l’agence d’architecture de Strasbourg, de 1951 à 1988 (fonds coté 67 J et entré en 1988), puis les archives personnelles de Charles-Gustave Stoskopf (fonds coté 60 J et entré en 1989 et 1995). Ce fonds a été considérablement enrichi par un don complémentaire entre 2020 et 2022, contenant les documents figurés de l’architecte sur ses activités et réalisations : tirages photographiques, diapositives, affiches, dessins d’étudiants, projets d’architecture, distinctions, pièces de théâtre, livres d’or d’expositions. Ce dernier ensemble est en cours de classement.
Les archives cotées dans la sous-série 60 J représentent 4,4 mètres linéaires et illustrent surtout les années 1950 à 1980. Contrairement aux fonds classiques d’architecte qui contiennent principalement des dossiers techniques, le fonds est constitué avant tout d’archives « personnelles » d’un architecte de renom : mémoires, travaux de jeunesse, dossiers sélectionnés pour leur intérêt technique et historique, complétés par des documents sur les activités parallèles d’écrivain et d’artiste de Charles-Gustave Stoskopf.
L’intérêt de ce fonds réside tout particulièrement dans les réflexions et commentaires de l’architecte, témoignages de première main sur des événements historiques comme la Reconstruction après-guerre et sur des réalisations qui s’inscrivent dans l’urbanisme transformé des années 1950-1960. Le propos y est libre, non dénué d’humour et d’ironie, et certaines personnalités en sortent quelque peu « égratignées ».
L’apport le plus original reste les nombreux documents sur les créations artistiques et littéraires de Charles-Gustave Stoskopf, tout spécialement pour le théâtre alsacien de la seconde moitié du XXe siècle : dossiers des pièces de théâtre (textes, notes, photographies, coupures de presse, correspondance), collection de récits et contes en dialecte ou en français, documents sur les activités du théâtre alsacien (textes, programmes, coupures de presse, photographies).
-Des archives complémentaires du fonds sont conservées aux Archives municipales de Créteil, aux Archives départementales du Haut-Rhin et du Territoire de Belfort, aux Archives nationales ainsi qu’à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris. Pour le Haut-Rhin, le fonds ne concerne que les travaux d’architecture de Charles-Gustave Stoskopf.
-L’OLCA (Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle) a mis en place une plateforme en ligne pour collecter et valoriser le patrimoine oral de l’Alsace, sur laquelle un espace est dédié au théâtre dialectal alsacien : https://www.sammle.org/fr/gustave-stoskopf
-La maison de la famille Stoskopf se trouve à Brumath. Charles-Gustave Stoskopf est citoyen d’honneur de la ville.