Né à Attigny (Ardennes) le 1er septembre 1900, André Dhôtel y reste jusqu’à l’âge de 6 ans lorsque son père est nommé commissaire-priseur à Autun (Saône-et-Loire). Les souvenirs de cette époque sont retranscrits Terres de mémoire (1979) ou L’école buissonnière (1984). Il retourne voir régulièrement ses grands-parents dans les Ardennes, à Saint-Laurent. Il y explore la nature environnante et les paysages ardennais. Son œuvre littéraire est également marquée par son goût pour la nature. En 1918 il est surveillant au collège Sainte-Barbe de Paris avec le futur chansonnier Raymond Souplex et prépare une licence de philosophie. En 1921, il fonde avec Marcel Arland, rencontré lors de son service militaire, la revue Aventure. En 1924, il est nommé professeur à l’Institut supérieur d’études françaises d’Athènes. Ses quatre années en Grèce marquent son œuvre littéraire puisqu’on y retrouve des personnages grecs et des expressions hellénophiles, il écrit d’ailleurs quatre romans sur le monde hellénique. Il publie ses premiers textes poétiques à son retour en France en 1928 et son premier roman, Campements, est imprimé en 1930. Deux ans plus tard, il épouse Suzanne Laurent et leur fils François naît en 1933. En parallèle, André Dhôtel a du mal à convaincre les éditeurs entre 1930 et 1940. La dépression marque aussi cette période d’autant plus qu’il n’obtient pas les postes de professeur souhaités, à Paris ou sa banlieue.
Grâce à son ami Jean Paulhan, il publie Le village pathétique et exerce à Coulommiers en 1943. Il publie alors au rythme d’un roman par an et participe à la création de la revue 84. Il reçoit le prix Sainte-Beuve pour son roman David, paru en 1947.
En juillet-août 1947, Jean Dubuffet peint son portrait, qu’il intitule Dhôtel nuancé d’abricot. Il fait la connaissance en 1949 de Jean Follain, avec qui il restera ami jusqu’à la mort de ce dernier en 1971. Il reçoit la consécration avec le prix Femina attribué en 1955 pour Le Pays où l’on n’arrive jamais, le Grand prix de littérature pour Les Jeunes en 1960, le Grand prix de littérature de l’Académie française en 1974 pour Le Couvent des pinsons, et le Grand prix national des Lettres pour le roman Les Disparus en 1975.
Après sa retraite de l’enseignement, il va habiter à Paris et se construit une maison de vacances à Saint-Lambert-et-Mont-de-Jeux, à quelques kilomètres de sa ville natale d’Attigny. Cette dernière l’honore en 1984 du titre de citoyen d’honneur.
André Dhôtel meurt le 22 juillet 1991 dans le 15e arrondissement de Paris, un an jour pour jour après son épouse, aux côtés de laquelle il est inhumé dans le cimetière de la Ville basse de Provins.
ROMANS
–Le Village pathétique (1943)
-David (1948) : se procurer cet ouvrage
–Ce lieu déshérité (1949) : se procurer cet ouvrage
–L’Homme de la scierie (1950) : se procurer cet ouvrage
–Les Premiers Temps (1953) : se procurer cet ouvrage
–Le Pays où l’on n’arrive jamais (1955) : se procurer cet ouvrage
–Mémoires de Sébastien (1955) : consulter des extraits dans Gallica
–Le Neveu de Parencloud (1960) : consulter des extraits dans Gallica
–Ma chère âme (1961) : se procurer cet ouvrage
–Pays natal (1966) : se procurer cet ouvrage
–Le Soleil du désert (1973) : se procurer cet ouvrage
–Les Disparus (1976) : se procurer cet ouvrage
NOUVELLES, RÉCITS, CONTES
–Ce jour-là (1947) : se procurer cet ouvrage
–L’Île aux oiseaux de fer (1956) : se procurer cet ouvrage
–Les Voyages fantastiques de Julien Grainebis (1957)
–Les Lumières de la forêt (1964)
–Histoire sentimentale (2022) : se procurer cet ouvrage
POEMES
–Le Petit Livre clair (1928)
–La Vie passagère (1978)
–Poèmes comme ça (2000) : se procurer cet ouvrage
ESSAIS
–L’œuvre logique de Rimbaud (1933)
–Rimbaud et la révolte moderne (1951)
Les archives de cet Ardennais amoureux de la nature sont entrées aux Archives départementales des Ardennes entre 2019 et 2021 grâce aux dons réalisés par son fils François Dhôtel. Le fonds comporte entre autres des notes préparatoires, des notes personnelles, des notes philosophiques, des manuscrits, des textes sur des sujets variés comme Vouziers, Rimbaud, des textes critiques, des poèmes, des correspondances. Ce fonds est conservé en sous-série 144J.
Parmi les différentes collectes de documents originaux, 39 manuscrits ont été rétrocédés par la Bibliothèque universitaire d’Angers où ils étaient jusqu’alors conservés.
André Dhôtel se qualifiait de « fainéant » car il écrivait ses romans le matin, assis dans son lit. Il écrivait à la plume, puis au stylo, bleu ou noir, sur des cahiers d’écolier, le plus souvent de 96 pages. Par exemple, pour le manuscrit du Pays où l’on n’arrive jamais, on trouve un ensemble de dix cahiers d’écolier numérotés de 1 à 10 en chiffres romains, chacun d’eux comportant aussi des numéros de pages en continu, de 1 à 448. André Dhôtel n’écrivait qu’à droite du cahier, la page de gauche étant réservée aux ajouts et corrections. Parfois, quelques indications de traits de caractère des personnages peuvent encore y être mentionnées. Une fois le manuscrit achevé, son épouse le tapait à la machine à écrire. La publication finale chez l’éditeur correspondait exactement au manuscrit original.
-La maison de vacances à Saint-Lambert-et-Mont-de-Jeux, à quelques kilomètres de sa ville natale Attigny (Ardennes), Après sa mort, Saint-Lambert-et-Mont-de-Jeux baptise sa rue principale « rue André-Dhôtel ».
-La maison (détruite en 1914-18 puis reconstruite) à Attigny où a habité le jeune André Dhôtel comporte une plaque commémorative.