Arthur Rimbaud voit le jour le 20 octobre 1854 à Charleville (Ardennes). Son père, militaire de carrière, abandonne vite le foyer familial laissant la fratrie de 4 enfants aux bons soins de leur seule mère, Vitalie. Rimbaud se révèle un élève particulièrement brillant et écrit ses premiers poèmes à 15 ans. L’année suivante, la rencontre avec un nouveau professeur de rhétorique, Georges Izambard lui ouvre de nouveaux horizons littéraires. Rimbaud ne rêve que d’ailleurs et, alors qu’éclate la guerre franco-prussienne, il tente pour la première fois de fuguer vers Paris. Une seconde fugue, en octobre, n’a pas plus de succès. Ce n’est finalement qu’un an plus tard qu’il arrive à la capitale, à l’invitation de Verlaine. D’abord bien accueilli dans le milieu des poètes – et notamment au « dîner des Vilains Bonshommes », son caractère difficile le rend rapidement indésirable. Verlaine cherche à éloigner le jeune poète de Paris mais – quoique marié – ne peut se résigner à vivre longtemps loin de lui, car leur relation a pris un tour romantique. Débutent deux années passionnées qui voient les deux amants vivre à Londres (Angleterre) puis en Belgique, à Bruxelles. C’est dans cette ville que leur liaison trouve une fin tragique quand Verlaine tire un coup de revolver sur Rimbaud. Verlaine est emprisonné ; Rimbaud retourne dans les Ardennes et termine d’écrire Une saison en enfer, qu’il fait publier à compte d’auteur en octobre 1873. Faute d’argent, les ouvrages ne sont pas diffusés hormis quelques rares exemplaires. Retourné à Londres, il travaille un temps avec Germain Nouveau à la composition d’un autre recueil, Les Illuminations, qui ne sera publié que bien plus tard.
C’est donc un poète complètement inconnu du grand public qui met fin à sa carrière littéraire en 1875. Rimbaud entreprend une série de voyages qui le mènent à travers l’Europe (Allemagne, Italie, Suisse, Autriche, Danemark, Suède ) et le monde (Sumatra, Java,Chypre, Égypte) avant qu’il ne parvienne en 1880 à Aden (Yemen). D’abord employé par la maison Bardey, il devient ensuite négociant à son compte, partageant ses activités pendant 10 ans entre Aden et Harar, en Abyssinie (actuelle Éthiopie). Atteint d’une forte douleur au genou droit en avril 1891, il rentre se faire soigner en France, à Marseille où il est amputé. De retour dans la ferme familiale de Roche, dans les Ardennes, il est pris de nouvelles douleurs, et, fin août, il est de retour à Marseille. Il y décède le 10 novembre. La veille, il espérait encore pouvoir embarquer sur un navire en partance vers des contrées inconnues. Le génie révolutionnaire de son œuvre poétique ne sera reconnu que grâce à l’entreprise conjuguée de sa sœur Isabelle et de Verlaine.
–Les Cahiers de Douai (1870) : se procurer cet ouvrage
–Une saison en enfer (1873) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Illuminations (mai-juin 1886) : se procurer cet ouvrage / accéder à cet ouvrage dans Gallica
-Poésies complètes, préface de Paul Verlaine (1895) : accéder à cet ouvrage dans Gallica
–Stupra (Littérature, n° de mai 1922)
-Œuvres complètes : se procurer cet ouvrage
Le fonds Arthur Rimbaud est, depuis sa création, conservé et géré conjointement par le musée Arthur Rimbaud et la bibliothèque de Charleville devenue médiathèque Voyelles. Cette particularité est née du fait que les deux établissements ont été dirigés pendant longtemps par un unique conservateur. Les premiers éléments de la collection liée à Arthur Rimbaud ont été réunis avant la deuxième guerre mondiale. Il ne s’agit alors que de quelques objets qui lui avaient appartenu. Ce sont les dons faits après-guerre à la Ville de Charleville par Henri Matarasso (1892-1985), écrivain, éditeur et libraire spécialiste de Rimbaud, qui vont lui donner une autre dimension, en particulier celui réalisé en 1954, année du centenaire de la naissance du poète. Il devient alors possible de penser à un véritable musée dédié à Arthur Rimbaud. Embryon de cette ambition, la salle qui lui est consacrée dans l’ancien musée municipal est transférée en 1969 au second étage du Vieux-Moulin, avant qu’elle n’investisse l’ensemble du bâtiment en 1991, à l’occasion de la commémoration des cent ans de la mort du poète-aventurier. Suite à ces dons initiaux, le fonds n’a cessé de s’enrichir d’autres documents : don Suzanne Briet, don Izambard, don Vaillant et bien d’autres. Il comprend aujourd’hui des centaines de documents originaux, manuscrits ou imprimés, liés à la vie et à l’œuvre du poète de Charleville : photographies et notamment clichés évoquant sa période africaine, et bien sûr quelques rares manuscrits de poèmes :« A la musique », « Promontoire », « Fête de la faim », « Patience. D’un été » et « Voyelles ».
Ce sont cependant les extraits de correspondance et dessins, de la main de Rimbaud ou de ses proches, qui en font la grande richesse. Ainsi par exemple la lettre du 2 novembre 1870. Rimbaud, rentré de sa seconde fugue, écrit à son professeur Izambard : « Eh bien ! J’ai tenu ma promesse. Je meurs, je me décompose dans la platitude, dans la mauvaiseté, dans la grisaille. Que voulez-vous, je m’entête affreusement à adorer la liberté libre, et… un tas de choses que « ça fait pitié, « n’est-ce pas ? ». Lettres échangées entre le poète et sa famille ou entre des amis laissés sans nouvelles alors que Rimbaud parcourt le monde, lettres d’admirateurs de son œuvre qui, après sa mort, cherchent à en décrypter les mystères…
Le fonds littéraire est complété, d’une part, par une importante collection d’œuvres contemporaines, œuvres plastiques ou éditions bibliophiliques, fruit des travaux des très nombreux artistes qui ont voulu illustrer ses écrits ou représenter le poète (Sonia Delaunay, Fernand Léger ou Pablo Picasso, ou encore, plus proches de nous Ernest Pignon Ernest, Patti Smith ou David Wojnarowicz). Et d’autre part, par un fonds documentaire réunissant plus de 2500 ouvrages ayant trait à la vie et à l’œuvre de Rimbaud, de l’essai à la thèse universitaire en passant par les romans ou les bandes dessinées.
-Des manuscrits de Rimbaud se trouvent aussi à la Médiathèque Voyelles de Charleville-Mézières
–Musée Arthur Rimbaud (Charleville-Mézières)
–Maison d’Arthur Rimbaud – maison des Ailleurs (Charleville-Mézières)
-Mur de la ferme familiale à Roche (Ardennes)
-Sentier Sur les pas d’Arthur Rimbaud entre Roche et la gare de Voncq
-La médiathèque Voyelles de Charleville a été nommée en l’honneur d’un poème de Rimbaud
-La tombe du poète se trouve au cimetière de Charleville